Carmen Cristea
«ĚýDes Ă©tats d’esprit, c’est ce qu’il faut donner Ă d’autres ;Ěý pas de contenus, pas de conseils, pas de connaissances.Ěý»Ěý Constantin Noica, Jurnal filosofic [Journal philosophique], Bucarest, Humanitas, 1980.
I. Introduction
WID a été pour moi à la fois un vrai défi et une grande opportunité. Si je devais résumer en quelques mots ce que cette expérience m’a apporté, ce serait tout d’abord une grande ouverture d’esprit. Il s’agit ouverture d’esprit au niveau de pratiques d’enseignement, mais aussi en ce qui concerne ma relation en tant qu’enseignante avec l’institution scolaire et les institutions sociales qui nous modèlent et que nous représentons. Les lectures portant sur les différentes formes de littératie ont été très édifiantes dans ce sens.
John Bean et les autres auteurs que j’ai découverts au fil de nos rencontres bimensuelles (Pettrucci, Rose, Emig et bien d’autres) ainsi que les discussions très enrichissantes que nous avons eues m’ont aidée à rebâtir mes cours, et à les rassoir sur des bases beaucoup plus solides et beaucoup plus motivantes et épanouissantes autant pour mes étudiants que pour moi-même.
II.Changement de paradigme
L’approche pĂ©dagogique de l’écriture telle que prĂ©sentĂ©e par Bean dans Engaging Ideas[1] est la fois pragmatique et innovateur. L’intĂ©gration de cette approche dans mes cours m’a permis de dĂ©passer les chemins Ă©troits des pratiques acadĂ©miques traditionnelles et de repenser l’organisation entière de mes cours de façon Ă inciter les Ă©tudiants Ă devenir des collaborateurs actifsĚý dans le processus d’apprentissage. En ce qui me concerne le vrai dĂ©clic s’est produit lorsque j’ai rĂ©alisĂ© (convaincue par les arguments et les exemples de Bean, mais Ă©galement par les discussions avec mes collègues) que le rĂ´le que je devrais dĂ©sormais endosser serait moins celui de dĂ©tentrice / transmetteur du savoir, mais plutĂ´t de collaboratrice, guide, soutien des Ă©tudiants dans leur parcours d’acquisition de nouvelles compĂ©tences et connaissances. Ce changement de paradigme m’a amenĂ©e Ă dĂ©lester mes cours d’une bonne partie de la charge informationnelle pour privilĂ©gier les activitĂ©s qui incitent les Ă©tudiants Ă dĂ©couvrir par eux-mĂŞmes certaines connaissances.
Ainsi, pour prĂ©parer la lecture d’un roman qui abonde en rĂ©fĂ©rences Ă des Ă©vĂ©nements historiques qui ont marquĂ© l’histoire du XXeĚý siècle et dont la connaissance est indispensable Ă la comprĂ©hension du roman, j’ai demandĂ© aux Ă©tudiants de faire eux-mĂŞmes en petites Ă©quipes des recherches sur certains Ă©vĂ©nements (je leur en ai distribuĂ© une liste) et d’en faire une courte prĂ©sentation devant la classe afin de partager ces informations avec leurs collègues.
L’échange s’est avĂ©rĂ© très fructueuxĚý; les Ă©tudiants se sont bien documentĂ©s et ils ont Ă©galement Ă©tĂ© très impliquĂ©s dans les prĂ©sentations de leurs collègues (en posant des questions, en faisant des remarques). Le taux d’implication et de participation a Ă©tĂ© nettement beaucoup plus Ă©levĂ© que lorsque (dans mes cours prĂ©cĂ©dents) je leur faisais moi-mĂŞme une revue des Ă©vĂ©nements historiques qui reprĂ©sentent la toile de fond du roman Ă lire.
III. Echafaudage des activités d’apprentissage et diversification des exercices d’écriture
ĚýUn des concepts clĂ© dans l’approche pĂ©dagogique de Bean est celui d’échafaudage des activitĂ©s d’apprentissage et des travaux Ă©crits qu’on propose aux Ă©tudiants. En effet, selon Bean – et j’adhère totalement Ă sa vision – la bonne Ă©criture est un long processus de rĂ©flexion qui prend du temps pour mĂ»rir. ĚýL’enseignant doit pendre en considĂ©ration cet aspect et prĂ©voir pour chaque travail proposĂ© plusieurs Ă©tapes. PrĂ©voir des petits exercices prĂ©paratoires, multiplier les angles d’approche d’un sujet, diversifier les types de textes Ă Ă©crire en jonglant avec les divers genres, tout cela permet d’approfondir la rĂ©flexion sur un sujet ou sur une problĂ©matique abordĂ©e et de faire mĂ»rir les idĂ©es qui vont Ă©clore dans l’écriture d’un travail important dans le cadre du cours.
Pour assurer la rĂ©ussite de cette entreprise, il faut toujours bien dĂ©finir d’avance les objectifs finaux ainsi que le travail/ les travaux les plus importants dans le cadre du cours (du point de vue de la pondĂ©ration mais Ă©galement de laĚý difficultĂ© de la tâche) et, en fonction de ces aspects, concevoir les autres exercices d’écriture comme des petits exercices d’entrainement, des «ĚýmarchesĚý» Ă suivre qui mèneront vers l’accomplissement avec succès de la tâche la plus importante du cours. Qu’il s’agisse d’exercices d’écriture conçus autour des łľľ±ł¦°ů´ÇłŮłóèłľ±đ˛ő[2] ou d’exercices d’écriture exploratoire[3], ces tâches simplifiĂ©es, mais pas de moindre importance, mettront les piliers du travail de rĂ©flexion le plus important du cours.
Dans le cadre de mon cours 602-102, en vue de la prĂ©paration de l’essai final, j’ai beaucoup travaillĂ© par łľľ±ł¦°ů´ÇłŮłóèłľ±đ˛ő avec mes Ă©tudiants, et j’ai Ă©galement intĂ©grĂ© beaucoup d’exercices d’écriture exploratoire et informelle. Ainsi, j’ai demandĂ© aux ĚýĂ©tudiants de tenir une sorte de journal de lecture dans lequel chaque semaine ilsĚý Ă©crivaient un paragraphe pour rĂ©pondre Ă une question de rĂ©flexion en lien avec les textes et les sujets abordĂ©s en classe. Ce journal de lecture (dans lequel ils devaient accumuler jusqu’à la fin du semestre au moins 10 entrĂ©es) reprĂ©sentaient 10% de la note finale du cours et pouvait ĂŞtre utilisĂ© pendant l’examen final.
De plus, tout au long du semestre, les Ă©tudiants ont pratiquĂ© en classe – individuellement ou en Ă©quipe – Ěýla rĂ©daction des diffĂ©rentes parties d’un texte argumentatif. J’ai beaucoup insistĂ© sur la formulation d’une problĂ©matique, par exemple. Trouver et poser une problĂ©matique, la dĂ©finir clairement dans le paragraphe introductif est une Ă©tape essentielle dans la rĂ©daction d’un texte argumentatif. Pareillement, les Ă©tudiants ont pratiquĂ© la rĂ©daction d’un paragraphe introductif, du dĂ©veloppement ou bien de la conclusion. Chaque exercice de rĂ©daction Ă©tait suivi par des lectures collectives des paragraphes rĂ©digĂ©s (les Ă©tudiants pouvaient se proposer ou bien je dĂ©signais quelques Ă©tudiants) et des discussions autour de la pertinence de la problĂ©matique posĂ©e, de l’argument, des preuves ou bien de la clartĂ© de l’énoncĂ©. Ces exercices se sont avĂ©rĂ©s très utiles. Les discussions de groupe basĂ©es sur des exemples tirĂ©s de leurs propres rĂ©dactions ont permis de mieux voir les difficultĂ©s sur lesquelles butaient les Ă©tudiants et de les surmonter en cours de route.
Ěý
IV. Divers genres
Bean insiste beaucoup dans son livre sur la nécessité de varier les formes d’expression écrite. Selon lui, il faut encourager les étudiants à pratiquer, à côté des genres académiques traditionnels, d’autres genres, d’autres formes d’expression écrite ou multimédia qui permettent à chacun et chacune de mettre à profit son savoir, son expérience et sa sensibilité. Ses arguments ainsi que les exemples pratiques de travaux écrits alternatifs qu’il propose m’ont convaincu à accorder une place plus importante dans mes cours à l’écriture créative ainsi qu’à d’autres exercices d’écriture moins conventionnels. Par ailleurs, les articles de Rose[4] et de Zammel[5] sur le différentes formes de littéracie ont été pour moi très révélateurs. Ils m’ont aidé à prendre conscience du fait que la littéracie est étroitement liée à la culture et au milieu social, qu’il n’y a pas en fin de compte qu’une seule littéracie, mais des multiples littéracies que nous, en tant qu’enseignants, devons prendre en compte afin de donner des chances égales de réussite et d’épanouissement de soi à tous nos étudiants. Or, la diversification des genres semble être la voie par excellence vers l’égalité des chances et le renforcement de la motivation et du degré d’implication des étudiants dans le processus d’apprentissage.
ĚýDans cette perspective, j’ai expĂ©rimentĂ© avec un de mes groupes de niveau 102 l’exercice de crĂ©ation littĂ©raire. J’ai accordĂ© 15% de la note finale pour un travail de crĂ©ation littĂ©raire qui consistait Ă imaginer la suite du roman Ă©tudiĂ© et Ă Ă©crire un court chapitre-Ă©chantillon de cette suite qui illustre bien l’évolution des personnages principaux du rĂ©cit ainsi que le contexte de l’action et la facture du rĂ©cit qu’ils veulent crĂ©er. L’exercice demandait au prĂ©alable une bonne connaissance du livre Ă©tudiĂ© ainsi qu’une bonne analyse des personnages et de leur Ă©volution. Le dĂ©fi principal de ce travail Ă©tait donc d’écrire un chapitre qui soit cohĂ©rent par rapport au livre matrice et Ă ses enjeux thĂ©matiques et gĂ©nĂ©riques.
ĚýUn autre type d’exercice d’écriture que j’ai essayĂ© avec plusieurs groupes de niveau 102 a Ă©tĂ© un travail qui demandait Ă la fois la prise en compte d’un destinataire (contexte rhĂ©torique) et une approche interdisciplinaire voire intermĂ©diale. Les Ă©tudiants devaient Ă©crire une lettre de demande de subvention destinĂ©e Ă l’Office du film du Canada dont le but principal Ă©tait de convaincre de la pertinence et de la faisabilitĂ© d’un projet de transposition au cinĂ©ma d’un des livres Ă©tudiĂ©s. L’exercice exigeait une connaissance approfondie du roman Ă©tudiĂ©, mais aussi une bonne capacitĂ© de sĂ©lection, Ěýde synthèse et de transfert des ces connaissances. Il faisait appel en mĂŞme temps Ă l’imagination et Ă la crĂ©ativitĂ© des Ă©tudiants.
IV. Privilégier la réflexion
ĚýDans son livre Bean pointe Ă©galement la nĂ©cessitĂ© de privilĂ©gier, lorsqu’il s’agit de l’écriture, le contenu (les idĂ©es) et non pas la forme. La forme est secondaire, soutient Bean, et souvent les maladresses linguistiques sont une consĂ©quence directe des failles dans la rĂ©flexion. C’est la raison pour laquelle il convie les enseignants Ă remĂ©dier tout d’abord aux lacunes de la pensĂ©e qui, une fois comblĂ©es, affirme-t-il, rĂ©solvent en mĂŞme temps une grande partie de problèmes liĂ©s Ă la forme, et notamment Ă l’orthographe grammaticale.
En langue seconde, le défi est immense lorsqu’on exige des étudiants qu’ils produisent des travaux de qualité, autant au niveau linguistique qu’au niveau de la réflexion menée.
Bien qu’avec les cours de français dispensés dans un collège anglophone on soit dans un cas de figure différent (il s’agit d’une langue seconde, dont la maitrise nécessite une bonne connaissance des règles grammaticales), je pense que l’approche conseillée par Bean pourrait s’avérer très fructueuse, du moins dans une première étape préparatoire d’un travail écrit plus important, ne serait-ce qu’en allégeant un peu le poids des étudiants et en les aidant à délier leurs langues.
Convaincue par les arguments de Bean et par les difficultĂ©s contre lesquelles j’ai butĂ© plein de fois dans mes cours, j’ai dĂ©cidĂ© de proposer Ă mes Ă©tudiants plusieurs exercices (conçus souvent comme un entrainement, une prĂ©paration pour le travail final) exempts d’une Ă©valuation de la grammaire. Les deux petits travaux que j’ai proposĂ©s dans mes cours de niveau 602-102 –Ěý valant chacun un 5% de la note finale – consistaient en l’analyse des extraits des romans Ă©tudiĂ©s. Les points Ă©taient attribuĂ©s exclusivement pour la cohĂ©rence et la pertinence de leur analyse. Dès le dĂ©part l’exercice a Ă©tĂ© reçu avec plus d’enthousiasme par les Ă©tudiants souvent dĂ©passĂ©s par l’exigence d’une bonne maitrise du français Ă©crit. C’était comme si tout Ă coup le 100/100 en français n’était plus un objectif inatteignable, mais un objectif Ă la portĂ©e de tout le monde Ă condition, bien sĂ»r, qu’ils lisent bien les textes proposĂ©s et qu’ils mènent une bonne rĂ©flexion.Ěý Ă€ mon tour, j’ai eu le sentiment que mon système d’évaluation devenait de cette façon un peu plus juste, un peu plus Ă©quilibrĂ©. Selon les directives des plans cadres, on accorde en gĂ©nĂ©ral pour la langue dans les travaux Ă©crits un pourcentage de 30% 40% ou 50 % (en fonction du niveau). Or, cela pĂ©nalise beaucoup les Ă©tudiants qui maitrisent moins bien les règles de grammaire. MalgrĂ© les efforts de regroupement des Ă©tudiants en fonction de leur niveau linguistique, il est difficile d’avoir des classes parfaitement homogènes. Je pense que si on focalise trop sur la maitrise de la langue, on risque de dĂ©courager certains Ă©tudiants Ă progresser. Il s’agit d’un cours de langue seconde, j’en suis bien consciente, mais je crois que chaque Ă©tudiant, chaque apprenant en gĂ©nĂ©ral, a sa propre façon d’apprivoiser une autre langueĚý: certains aiment les cadres prĂ©cis et claires donnĂ©s par les règles de grammaires, d’autres sont plus intĂ©ressĂ©es par les idĂ©es et les mots qui les vĂ©hiculent. Donner des chances Ă©gales Ă tous les Ă©tudiants, capter l’intĂ©rĂŞt de tous passe nĂ©cessairement, Ă mon avis, par un Ă©ventail d’attentes plus large, plus diversifiĂ©.
VI. Nouvelles technologies
Enfin, un important apport des discussions et des échanges que nous avons eus pendant nos rencontres a été l’intégration des nouvelles technologies dans mes cours.
Si au début j’étais très réticente quant aux bienfaits réels sur le processus d’écriture de ces technologies, j’ai pu me convaincre au fur et à mesure que j’en ai testé certaines qu’elles peuvent motiver les étudiants (plus à l’aise devant l’écran que devant une feuille de papier) tout comme elles peuvent alléger la tâche de l’enseignant en ce qui concerne l’encadrement efficace des étudiants.
Avec les étudiants d’un cours intensif 602-102 j’ai travaillé pour la première fois avec wordpress et google.doc.
Au départ j’avais l’intention de recourir à wordpress uniquement pour créer un forum de discussions qui permettrait de prolonger et d’enrichir les discutions entamées en classe, tout en donnant la possibilité à chaque étudiant de s’y exprimer (ce qu’on ne peut pas toujours faire en salle de classe, étant donné les contraintes de temps).
Mais en explorant cet outil, j’ai dĂ©couvert peu Ă peu ses nombreux atouts et j’ai dĂ©cidĂ© d’en faire Ěýplus qu’un forum de discussion.Ěý Il est devenu ainsi l’interface principale de prĂ©sentation et de communication de mon cours.
Ainsi, toutes les informations Ă propos du cours (descriptions du cours, objectifs, modalitĂ©s d’évaluation), les ressources (bibliographie, hyperliens utiles, concepts ou thĂ©ories) ainsi que les consignes prĂ©cises pour chaque travail proposĂ© Ěýont Ă©tĂ© mises Ă la disposition des Ă©tudiants sur le site. Cette nouvelle forme de prĂ©sentation prĂ©sente, selon moi, plusieurs avantagesĚý: elle est plus attrayante, plus facile d’accès (il suffit d’un simple clic pour y accĂ©der) et facilite la communication entre le professeur et les Ă©tudiants. Par exemple, pour toute questions concernant un travail les Ă©tudiants n’ont qu’à poster un commentaire (visible Ă©galement aux autres visiteurs du site). De cette façon, chaque rĂ©ponse Ă une question, chaque Ă©change entre le professeur et les Ă©tudiants via le site peut s’avĂ©rer utile pour le reste du groupe.
De plus, j’ai pu ajouter d’autres documents en cours de route ou encore me servir de cette interface pour ajouter des questions en lien avec les sujets abordés en classe auxquelles les étudiants étaient invités à répondre en postant leurs commentaires.
Le site peut devenir ainsi une plateforme de communication et d’interaction très intĂ©ressante. ĚýIl peut ĂŞtre non seulement un complĂ©ment du cours, mais une composante essentielle qui donne la chance Ă toute le monde de s’exprimer et qui, Ă©tant donnĂ© son mĂ©dium principal – l’écriture –, permet Ă la pensĂ©e de se dĂ©velopper et de mĂ»rir.
Toujours dans l’idée d’un encadrement étape par étape des étudiants afin de mieux assurer la progression des travaux qu’on leur assigne et de leur donner un feed-back en cours de route, un autre outil très intéressant est google.doc.
En effet, l’utilisation de cette application qui donne la possibilité aux étudiants de partager leurs travaux in progress avec l’enseignant et/ou avec un autre étudiant m’a permis de les assister et les conseiller au fur et à mesure que leurs travaux avançaient. En partageant leurs travaux avec un collègue de classe, les étudiants ont pu, lors de la révision finale de leur travail, recourir à la révision par pairs.
Le partage de documents via google.doc s’est avĂ©rĂ© un outil très efficace d’encadrement des travaux Ă©crits. L’échange de documents se fait facilement, la communication avec l’étudiant est plus rapideĚý; la seule contrainte est d’avoir un compte Gmail.
De plus, google.doc propose plein d’outils pour la rĂ©vision de texteĚý: rĂ©vision de document avec un suivi de changements ainsi que la possibilitĂ© d’insĂ©rer des commentaires, de faire n’importe quel ajout ou changement dans le texte qu’on partage avec l’étudiant.
Les étudiants ont beaucoup apprécié cette façon de travailler.
Dans le mĂŞmeĚý cours, j’ai eu Ă©galement recours Ă google.doc pour l’encadrement d’un travail de crĂ©ation.
Afin de mieux préparer ce travail, basé sur la lecture d’un roman étudié en classe, j’ai organisé une rencontre avec l’auteure du livre. Après avoir répondu aux questions des étudiants, l’écrivaine a animé un atelier d’écriture lors duquel les étudiants ont échangé des idées qui allaient nourrir par la suite leur travail. Nous avons eu la chance d’avoir une invitée très désireuse de s’impliquer dans l’accompagnement du processus de création qui a accepté de faire un suivi des travaux des étudiants via google.doc, en lisant leurs premiers brouillons et en donnant son avis, ses conseils.
L’expĂ©rience s’est avĂ©rĂ©e très fructueuseĚý; les Ă©tudiants ont embarquĂ© avec beaucoup d’enthousiasme dans la crĂ©ation et les textes qui en sont ressortis ont Ă©tĂ©, pour la plupart, au dessus de nos attentes.
VII. En guise de conclusion
ĚýIl va sans dire que WID a laissĂ© une trace indĂ©lĂ©bile sur ma pratique pĂ©dagogique. Les lectures, les discussions, les Ă©changes d’idĂ©es avec mes collègues m’ont aidĂ©e Ă voir d’une toute autre manière les cours que je donne, que cela soit aux niveaux des objectifs que je me fixe, des activitĂ©s que je conçois ou encore des critères selon lesquels j’évalue. WID m’a permis en fin de compte de dĂ©passer le cadre limitĂ© d’une vision pĂ©dagogique plutĂ´t traditionnelle et disciplinaire pour ouvrir la porte d’une approche plus innovatrice, plus permĂ©able Ă l’interdisciplinaritĂ© voire Ă la transdisciplinaritĂ©.
[1] John C. Bean, Engaging Ideas. The Professor’s Guide to Integrating Writing, Critical Thinking, and Active Learning in the Classroom, Second Edition, Jossey –Bass, 2011.
[2] Par microthème Bean entend «Ěý a very short piece of formal, closed-from writing usaully less than 250 wordsĚý» (Bean, Engaging Ideas, op. cit., p. 111).
[3] Par Ă©criture exploratoire (exploratory writing) Bean entendĚý: «ĚýtheĚý kind of exploratory thinking-on-paper writing we do to discover, develop, and clarify our own ideasĚý» (( Bean, Engaging Ideas, op. cit., p. 120).
[4] Mike Rose, «ĚýThe Language of Exclusion: Writing Instruction at the UniversityĚý», College English, vol. 47, no. 4, pp.-341-359.
[5] Vivian Zammel, «ĚýStrangers in AcademiaĚý: Interpreting the Experiences of Professors and ESL Students across the CurriculumĚý», College Composition and Communication, vol. 46, no. 4, pp. 506-521.
Ěý